Une expérience humaine des plus touchantes

La nouvelle Roulotte a pris la route au début du mois de juillet et l’équipe du Développement et des communications de Dans la rue était curieuse de savoir comment se déroulait son retour dans les rues montréalaises. J’ai donc pris rendez-vous avec Alexandre Des Groseillers, le coordonnateur de la Roulotte et des bénévoles, pour passer une soirée sur la Roulotte. Sa réception à ma demande a été des plus enthousiastes, alors je suis montée à bord le mercredi 4 août dernier pour rencontrer les bénévoles et les bénéficiaires de la Roulotte et rendre compte de la réalité de ce service. Je partage avec vous cette expérience humaine tellement touchante.

Les bénévoles de la roulotte : des êtres engagés et attachants

Bénévole de Dans la rue

En arrivant au Centre de jour pour monter à bord de la Roulotte, je suis accueillie par l’équipe de bénévoles qui est composée ce soir-là de Nunzio, Renaud et Delphine. Des bénévoles dévoués assurent le service de la Roulotte, écoutent et soutiennent les jeunes en situation d’itinérance, tout en leur offrant de la nourriture, des breuvages et des produits de première nécessité.

La bonne humeur règne et tous témoignent de leur fébrilité de faire leur première sortie dans le nouveau véhicule. La nouvelle Roulotte est un autobus de 34 pieds qui remplace notre ancien motorisé de 30 pieds. La conduite et les virages se font encore avec grande précaution pour bien comprendre les nouvelles dimensions et manœuvrer la Roulotte dans les rues étroites de Montréal.

La réalité difficile des personnes en situation d’itinérance

À l’approche du premier arrêt, coin Morgan et Sainte-Catherine, les bénévoles me préparent à la réalité des personnes en situation d’itinérance, mais Renaud me précise que malgré les parcours de vie difficiles, les bénéficiaires sont toujours contents de les voir arriver avec la Roulotte.

« On a un coup de cœur à chaque arrêt » me précise Delphine.

Lors des trajets entre les arrêts, les bénévoles se racontent des anecdotes personnelles drôles et je soupçonne qu’ils cherchent à détendre l’atmosphère avant de faire face à la détresse

À la rencontre des bénéficiaires de la Roulotte

En arrivant au premier arrêt, déjà une vingtaine de personnes font la file sur le trottoir en nous attendant. Les bénévoles s’activent à la fenêtre de service arrière formant une chaîne efficace : un à la fenêtre qui prend les commandes avec un collègue de chaque côté, un préparant les hot-dogs et l’autre les breuvages sur les nouveaux comptoirs de travail améliorés. À chaque arrêt, je sors à l’extérieur de la Roulotte, avec notre photographe, pour expliquer notre présence aux bénéficiaires. Je réponds aux questions, discute avec eux, m’assure que leur confidentialité est respectée et récupère quelques témoignages donnés avec un consentement éclairé.

La Roulotte, c’est comme une petite famille

Dès que nous mentionnons travailler pour Dans la rue, les sourires font surface et les regards sont moins hostiles. Nous constatons que les bénéficiaires sont surtout des personnes en situation de grande précarité vivant dans les HLM et les refuges du voisinage ou dans la rue.

Une dame, accompagnée de son chien, prend le temps de s’assoir sur sa marchette pour manger son hot-dog. Elle me confie habiter seule en me pointant un immeuble délabré. La Roulotte est son « moment social ». Si le service de Dans la rue n’était pas là, elle serait seule toute la journée. Tous sont unanimes, la Roulotte, c’est comme une petite famille, on revoit souvent les mêmes visages.

Bénéficiaire de la Roulotte

Un point de repère pour les jeunes en difficulté

La Roulotte de Dans la rue

Même son de cloche de la part d’Olivier, un jeune qui m’approche en me disant qu’il serait heureux de me donner son témoignage. C’est un « ancien » bénéficiaire de nos services. « J’ai fréquenté souvent vos services. Surtout le Centre de jour, le Bunker et la Roulotte quand je vivais dans la rue. Mais maintenant, j’ai un appartement et ça va bien. » La Roulotte est depuis restée un point de repère pour lui. « La Roulotte m’a toujours été fidèle. Toujours au poste. C’est pour ça que je reviens. »

La Roulotte : un service essentiel

On constate rapidement que les trois bénévoles sont très occupés à la distribution de nourriture et les bénéficiaires viennent naturellement vers moi pour me demander si je peux leur donner des produits de première nécessité : brosse à dent, dentifrice, savon, shampoing, déodorant, papier de toilette et des produits d’hygiène féminine que les jeunes femmes nous demandent souvent. Au cours de la soirée, plusieurs personnes démunies seront venues prendre leur seul repas de la journée. Des plus jeunes au plus âgés, le même constat : la grande reconnaissance envers les bénévoles et les services de Dans la rue. Une confiance mutuelle. Des sourires à travers la noirceur de la précarité. Cette expérience du service de la Roulotte ouvre une fenêtre d’espoir sur la solidarité citoyenne et l’action essentielle des organismes communautaires.

Une vraie différence pour les personnes en situation précaire

En rentrant à la maison, la chance d’avoir un toit et un lit qui m’attendaient, contrairement à plusieurs bénéficiaires que j’avais croisés ce soir-là sur la Roulotte, me frappa. Cette expérience nous présente la réalité concrète du travail de Dans la rue qui fait une différence dans la vie des personnes en situation de grande précarité.

Eliza Moses, conseillère principale, Communications, Dans la rue

Apprenez-en plus sur la nouvelle Roulotte de Dans la rue, le premier véhicule à Montréal alimenté à 100 % en gaz naturel renouvelable.

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